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27 août 2007

Des EMAKI au MANGA

Logo_serie_manga Choc des cultures et des générations, les mangas japonais, comme tout ce qui est nouveau et novateur, suscitent incompréhension et critique, mais qu'à cela ne tienne, ce petit speech éclairera je l'espère les plus réfractaires ! Bonne lecture !

L'histoire picturale du Japon nous amène à réfléchir à une origine très lointaine à la bande dessinée nommée manga, telle la tapisserie de Bayeux à la bande dessinée française.

Et c'est avec les emaki que l'on trouve la plus vieille expression de ce que sera le manga.
Ces rouleaux présentent une succession de scènes qui, découpés mentalement, récréent une histoire en images.
Le genki monogatari emaki (XIIème siècle) décrit des scènes de la vie quotidienne ainsi que les hauts faits de héros, grande galerie d'expression faciales qui préfigure l'intérêt porté sur les attitudes des visages dans les mangas.

Cette priorité accordée à l'image – qui peut assurer seule la narration – est aujourd'hui une des caractéristiques les plus importantes du manga.
On peut également se référer aux rouleaux du moine Toba, chôju jinbutsu Giga et dès le XIIIème siècle, le texte auparavant inscrit sur les bords du rouleau s'intègrent directement à la peinture.

800px_Genji_emaki_azumaya

Les spécialistes reconnaissent que les emaki ont crée une sensibilité qui a contribué au succès actuel des manga au Japon.

L'estampe (ukiyoe) participe elle aussi à la genèse du manga au Japon. (voir le bel article posté par Memi Molette)
Les estampes étaient d'abord destinées à l'illustration de livres, mais, très vite, on vit l'apparition de « livres à regarder » en opposition avec les « livres à lire ».

le ehon traite de récits de guerre ou de contes pour enfants et au XVIIIème siècle, les kibyôshi racontent des histoires d'amour, de réussite sociale ou s'ouvrent sur le discours politique.
La page se subdivise alors en cases et le recours à l'image se popularisera sur tout les supports, cartes à jouer, kimonos, éventails, céramiques, calendrier, etc.)

lala2

C'est d'ailleurs Katsushika Hokusai (1760-1849), le fondateur de l'estampe de paysage, qui donna son nom au manga nommant ainsi ses célèbres caricatures.



manga_historiqueLe mot Manga est composé de ga () qui signifie « image » et de man () qui peut se comprendre comme « sans gravité », « léger ».
Ainsi on pourrait aussi bien le traduire par « esquisse libre » ou « esquisse rapide »


Mais le lien le plus particulier existant entre le Japon et le dessin tient à un rapport différent à l'écriture.
J'oserai dire que les japonais n'écrivent pas, ils dessinent.
L'écrit japonais est composé de 3 alphabets: hiragana, katakana et kanji. Ce dernier, traditionnel, est importé de Chine.
Pour chaque signe Kanji, le japonais conçoit un son, un sens et une représentation visuelle.
ces idéogrammes amènent chaque Japonais à adapter l'image par le mot et vice-versa.

70px_Wikipe_tan_faceChassez les idées reçues !

Lorsque le manga apparait en France dans les années 1990, c'est à une époque de BD réaliste qui fait vite apparaitre le manga comme grossier et peu travaillé.
Hors le manga au Japon ne se fait pas sur le dessin mais sur la narration.
En France, le dessin est central, une différence de culture qui a généré bien des critiques.
Les grands yeux des personnages (je vois les vôtres qui s'écarquillent!), servent à une plus grande traduction des sentiments - le miroir de l'âme...

manga_suspenseDes histoires stupides ?
La BD française, ces dernières années, s'est concentrée à séduire un public d'adulte, au point de perdre son public d' ado.
Les mangas s'installèrent en France grâce à des histoires et des personnages proches des ado.
Le manga propose des histoires qui peuvent être profondes comme "l'homme sans talent" de Tsuge Yoshiharu.
Ce décalage entre la BD franco - belge et les lecteurs de manga témoigne d'un fossé de génération, comme dans la musique ou le prêt à porter, ridicule pour les uns, à la mode pour les autres.

lalaSexe, violence ?
Les mangas présentent souvent les aspect de la vie sexuelle de leurs personnages, sans fards et dans un soucis de crédibilité. Cette BD aborde la sexualité chez l'ado sous forme de découvertes et de questionnements. Ce fût peu apprécié par ses détracteurs confondants érotisme pour ado et pornographie pour adulte.
Même tarif, même punition concernant la violence jugée sévèrement. Pourtant cette forme de BD peut offrir d'intenses moments de réflexion comme dans "coq de combat" de Hashimiti Izo et Tanaka Akio.

manga_sfEt pour conclure...
Le marché de la bande dessinée au Japon est un phénomène de masse qui touche une part énorme de la population - on estime à 50 % le nombre de japonais qui lisent au moins un manga par semaine

250px_Dragon_ball_logo


manga_policierL'énorme popularité des manga rivalise avec les grosses pointures de la bande dessinée européenne. Les 42 tomes de Dragon Ball se sont vendus à plus de 250 millions d'exemplaires dans le monde, un chiffre qui surpasse celui enregistré par les aventures de Tintin avec 24 albums édités à plus de 200 millions d'exemplaires.

Sources
http://fr.wikipedia.org/wiki/Manga
LE MANGA - STEPHANE FERRAND
TOUR D'HORIZON DES RECHERCHES DE MME TANAKA YUKO - DOCTEUR EN LITTERATURE - SPECIALISTE DU MANGA.

 

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Commentaires
I
Je viens de me rappeler que lorsque j'avais passé mon bac, je faisais aussi du dessin. J'avais présenté un travail pour le bac qui tournait autour des effets visuels des mangas. J'avais d'ailleurs fait des recherches d'estampes en lien avec les manga aujourd'hui !
I
Ah là là, j'adore les mangas. Mais par contre, je reconnais que j'ai une attirance pour les dessins très travaillés, esthétiques. J'aime bien le côté visuelle où l'image s'arrête sur un effet, un regard...Et puis, j'aime beaucoup quand ils reprennent leurs légendes dans les histoires. Mais, ça ne m'empêche pas d'aimer des histoires futuristes, de l'héroïc fantaisy ou tout simplement des histoires d'étudiants, de la vie de tous les jours. Moi, je suis très histoires romantiques. C'est le style shojo qui me correspond le plus ! Yuu Watase est la championne puisqu'elle allie romantisme et légendes dans ses mangas !
D
Ca va passionner ma future mangaka...Merci pour cet article.
S
Notons aussi les mangas fantastiques de Jiro Taniguchi, très sensibles et contemplatifs! Je vous conseille très vivement de lire "Quartier Lointain", "Le journal de mon père" ou encore "L'homme qui marche". Il aborde des thêmes universels comme le rapport parents/enfants, le retour à l'enfance ou encore la beauté de la nature. Ces mangas reflètent très bien de ce qu'est le Japon d'aujourd'hui, et d'hier, des valeurs qui l'animent, par des petites histoires insignifiantes parfois ("L'homme qui marche" est l'histoire d'un homme... qui marche dans son quartier! ^^) et par des détails de la vie quotienne nippone... Pas de grandes sagas, pas d'héros ni de grandes aventures... Ces personnages ont l'air vrai, leurs sentiments pourraient être les nôtres! A chaque fois que je lis un manga de Taniguchi, je suis emerveillée d'être aussi émue par ces histoires... A découvrir absolument!
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