Le rouge...
... Dans le livre de Ruth BENEDICT, essai écrit à distance pour servir de manuel aux forces d'occupation américaines, j'ai été étonnée de lire que "...*les petites filles sont traditionnellement habillées de rouge éclatant, couleur à laquelle adulte, elles renonceront jusqu'au jour où elle leur sera à nouveau permise quand elles atteindront à 60 ans, leur seconde période privilégiée...".
Rien d'autre n'est dit concernant cette couleur en particulier, mais une explication s'impose sur le reste.
En effet, la vie d'un japonais s'organise autour de l'acquisition de contraintes sociales commençant à la fin de la petite enfance (1ère période privilégiée) pour atteindre son paroxisme à l'âge "productif".
Ces contraintes structurent l'individu dans la société japonaise selon des principes rigoureux tels que :
- ON et GIRI : catégories d'obligations contractées à l'égard du nom, par exemple
- JICHÔ : estime de soi
- KO : piété familiale
- HAJI : honte
- AI : attachement à un supérieur
- GI : droiture
Notre société occidentale offre un modèle très différent puisque "...*une discipline intransigeante s'adresse à l'enfant en bas âge pour se relâcher peu à peu à mesure que l'enfant grandit jusqu'à ce qu'adulte, il mène sa propre existence...".
Pour revenir au thème exposé ici, il semble donc que le port de vêtements rouges signifie pour la femme nippone qu'elle bénéficie d'un maximum de libertés ainsi que de l'indulgence de ses pairs pendant ces 2 périodes de sa vie.
Et franchement, j'espère qu'elle en profite...
*Extraits tirés du livre "Le Chrysanthème et le sabre" de Ruth BENEDICT